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04/06/2017

La liberté en chemin

 

 

Nous connaissions Charlotte Rondelez comédienne, auteure, metteure en scène, aujourd’hui, elle ajoute une corde à son arc : la magie ! Tous ses talents sont conjugués dans un délicieux spectacle intitulé Cabaret Liberté.Théâtre, théâtre de poche-montparnasse, poésie, chansons.

Avec la complicité de Vadim Sher au piano, et en connivence avec Cécile Espérin, Sylvain Katan, Pierre Val, Charlotte Rondelez fait revivre quelques anarchistes au grand coeur et aux idées larges: Boris Vian, Jacques Higelin, Octave Mirbeau, Jacques Prévert, Georges Brassens, Voltaire, André Breton, Raymond Devos, Jacques Brel, Kurt Weill, et nous fait découvrir Leonid Derbenev, Henri Roorda, Maurice Carême, Vladimir Vissotsky.

Elle revisite le numéro de « la femme coupée en morceaux », transforme de petits bouts de papier en feuille au format A3, aspire des idées noires pour les rendre blanches, et nous sort d’un état mélancolique exécrable.

Regard moqueur mais toujours bienveillant, Cabaret Liberté serpente entre les utopies et les protestations, sur les chemins de l’évasion, et peut-être,
de la liberté retrouvée.

 

 

 

Cabaret Liberté de Charlotte Rondelez

Jusqu’au 13 juillet

Théâtre de Poche-Montparnasse

01 45 44 50 21

Mercredi, jeudi à 20 h 30

14/11/2016

Le jeune homme blessé

 

 

Il pleut et le jeune homme (Eugène Marcuse), est cerné par la nuit (scénographie et lumières d’Yves Collet).

théâtre,théâtre de poche-montparnasse,bernard-marie koltès,eugène marcuse.Il crève de solitude et peut-être de trouille car dans cette « saloperie de quartier », les « chasseurs de rats du vendredi soir » le guettent. Il redoute les « tringleurs organisés ». Il est un « peu étranger », et « ces cons de Français » se moquent de ses habitudes. Il est « presque sans argent » pour se payer une chambre, et tente d’accrocher l’attention d’un « camarade ». Il appelle, interpelle, parle, parle, comme si ce flux ininterrompu pouvait l’empêcher de mourir.

Est-il « en manque » ? Le corps est tordu de douleur, les gestes nerveux, les mains avides griffent l’air. A-t-il déjà été agressé ? Il dit qu’il « cogne vite et sans timidité » ? Mais il semble appeler à l’aide celui à qui il s’adresse. Il dit « qu’il faut qu’on se planque dans une forêt », il dit aussi qu’il se « fait descendre ».

Nous ne saurons jamais qui il est, ni ce qu’il fait, mais il nous bouleverse, ce jeune homme blessé, abandonné. Ce n’est plus un petit jeune homme égaré mais un saint Sébastien martyr.

Eugène Marcuse donne au texte de Bernard-Marie Koltès une résonance dérangeante, troublante. La proximité de l’acteur transmet au spectateur frisson et compassion. Jean-Pierre Garnier, le metteur en scène nous révèle un grand comédien.

 

 Photo © D. R. 

 

La Nuit juste avant les forêts de Bernard-Marie Koltès

Mise en scène de Jean-Pierre Garnier

Théâtre de Poche-Montparnasse

01 45 44 50 21

À 19 h du mardi au samedi

 

06/10/2016

L'homme qui aimait la nature

 

 

 

 

théâtre de poche-montparnasse, jules Renard, Catheine Sauval

 

Pour construire leur personnage, les grandes comédiennes ne se contentent jamais ce qui est écrit pour leur rôle. Ainsi, pour interpréter à la Comédie-Française, la revêche Madame Lepic dans Poil de Carotte, Catherine Sauval partit à la découverte de Jules Renard en lisant le Journal qu’il tint jusqu’à ses derniers jours. Elle s’enthousiasma pour cet écrivain lucide et pessimiste, qui doute de tout et d’abord de lui-même, et raconte avec tendresse et ironie les heurs et malheurs de ceux qu’il côtoie.

Elle a choisi quelques passages du Journal, y a mêlé quelques pages des Histoires naturelles et des Bucoliques et le tout est devenu un spectacle Jules Renard, l’homme qui voulait être un arbre qu’elle joue avec une lumineuse présence et que Philippe Lagrue a mis en scène. théâtre de poche-montparnasse,jules renard,catherine sauvalDans l’espace scénique, rien ou presque : une table à écrire, une chaise, un tabouret, un chapeau d’où elle tire quelques aphorismes de l’auteur, elle est la conteuse qui évoque Jules Renard, et transmet sa parole. Et c’est sublime.

Elle est cette voix mélancolique, pénétrante, souvent féroce envers les écrivains ses amis et rivaux. Elle est ce grand timide qui se savait orgueilleux et qui se déjugeait avant de juger les autres. Elle est cette douleur inconsolée d’être le mal aimé d’une mère terrifiante et cependant désirée. Elle est aussi le moraliste indulgent envers « les bêtises » de ses administrés – il fut maire de Chitry dans la Nièvre - ce sceptique qui pense que « Dieu n’arrange rien », mais qui loue la nature dans chacune de ses pages.

Souhaitons qu’elle joue aussi, un jour, les savoureuses scènes du Vigneron dans sa vigne ou des Philippe, ou simplement ces actes pétillants que sont Le Plaisir de rompre et Le Pain de ménage…

 

 

 Photo : © Chantal Delpagne

 

Jules Renard, l’homme qui voulait être un arbre de et avec Catherine Sauval

d’après le Journal, bucoliques, et Histoires naturelles de Jules Renard

Théâtre de Poche-Montparnasse

01 45 44 50 21

tous les lundis à 19 h